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13 juin 2019

Michel Lemosof

Fondatrice et présidente de Riches-Flores Research, Véronique Riches-Flores est une économiste indépendante écoutée qui a, par le passé, été économiste en chef chez Société Générale Corporate & Investment Banking. Elle nous fait part de son analyse et de ses anticipations. Prudence de rigueur.

Une nouvelle crise financière est-elle possible ?

Oui. La crise de 2008 a résulté d’une hyper financiarisation et d’une hyper bancarisation. Or, depuis, la financiarisation de l’économie s’est considérablement accrue. Le secteur bancaire, lui, commence seulement à se normaliser.

Les injections massives de liquidités dans l’économie de la part des banques centrales ont surtout eu pour effet de gonfler les valorisations des actifs financiers et immobiliers. La transmission de ces injections de liquidités à l’économie réelle ne s’est pas produite. Les vannes du crédit ne se sont pas ouvertes. L’inflation n’est pas repartie. Dans ce contexte, l’indépendance des banques centrales ne paraît plus assurée. La sphère politique intègre désormais le risque financier dans son logiciel. Mais si la répartition des richesses n’est pas mieux équilibrée, l’instabilité sociale que nous observons semble appelée à s’amplifier.

La croissance économique ne justifierait-elle pas une remontée des taux d’intérêt ?

Non. Les banques centrales sont tétanisées à l’idée de rehausser leurs taux directeurs. Elles ont changé leur fusil d’épaule après le plongeon des marchés d’actions au quatrième trimestre 2018. De plus, l’inflation n’est pas menaçante, même si les salaires augmentent aux Etats-Unis, où le chômage est au plus bas.

La croissance décélère : 2 % aux Etats-Unis, 1 % en zone euro, 6 % en Chine. Les gains de productivité sont insuffisants. La moitié des secteurs d’activité sont en déflation. Les anticipations de progression des profits des sociétés sont revues à la baisse. Pour les valeurs de l’indice Stoxx Europe 600, par exemple, c’est maintenant un repli des bénéfices de 3 % qui se profile, contre une augmentation de 3 % en début d’exercice. Le secteur manufacturier (automobile, biens d’équipement, etc.) ne va pas bien. Ce qui sauve la mise, ce sont le tertiaire et l’innovation. Avec l’hypothèse que la croissance du PIB mondial va descendre de 3,8 % à 3,3 % et que l’inflation va passer de 2,3 % à 1,7 %, c’est plus de 1 point de croissance nominale qui, en un an, va disparaître.

Que conseilleriez-vous aux épargnants ?

De jouer la carte de la prudence. Quand vous privilégiez le cash, vous ne gagnez rien en ce qui concerne le pouvoir d’achat, mais vous n’êtes pas exposés à l’éventualité d’une perte difficile à rattraper. Dans les marchés boursiers, mieux vaut opter pour le mode défensif. D’autant plus que les valeurs de croissance sont très chères. Mais, tant que les banques centrales restent à l’œuvre et que les taux d’intérêt restent bas, pas de panique ! Cela permet d’alléger graduellement son exposition au risque.

Crédit photo : Getty Images

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