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Depuis le début de l’année, le secteur du pétrole et du gaz est l’un des compartiments de la cote qui souffre le plus en Europe.

Avec une  chute de -7% contre +2% pour l’ensemble du marché, quelles sont les raisons qui expliquent cette chute ? La conjoncture morose à l’échelle mondiale, mais également des mutations plus structurelles du marché du pétrole et des grands équilibres entre pays producteurs.

Cours du pétrole : la chute s’accélère

Depuis le mois de juin dernier, le cours du pétrole plonge. Aux États-Unis, il a perdu 23 % cette année pour coter sous les 76 dollars le baril (soit le niveau qu’il avait en septembre 2010). En Europe, le baril de Brent s’échange à 79,40 dollars, soit 28 % de moins qu’en début d’année. Le cours « spot » flanche tout comme les prix « forward » à 2 et 5 ans qui suivent le même chemin, signe que les anticipations des opérateurs sont révisées à la baisse.

Cette chute rapide du cours du pétrole, si elle constitue une bonne nouvelle pour les consommateurs et les industries consommatrices d’hydrocarbures et de leurs dérivés, va peser sur la rentabilité des compagnies pétrolières.

En outre, si elle devait être durable, cette baisse des cours pourrait remettre en question l’exploitation de certains gisements ainsi que les investissements dans l’exploration et l’exploitation de futurs gisements.

Qu’est-ce qui explique la chute des cours ?

Le prix du pétrole réagit à des éléments fondamentaux, liés à l’équilibre entre offre et demande de pétrole, ainsi qu’à d’autres facteurs. Sur le plan des fondamentaux, l’offre de pétrole est aujourd’hui abondante, en grande partie à cause des États-Unis, tandis que la demande s’affaiblit, reflet d’une croissance économique faible en Europe et en Asie.

Les anticipations d’inflation, moins forte aux États-Unis, liées notamment à la vigueur du dollar, peuvent également jouer un rôle dans l’évolution du prix du baril.

Parmi les autres facteurs à l’œuvre, il faut souligner le poids des négociations au sein des pays producteurs, notamment entre l’Arabie Saoudite et les autres pays membres de l’OPEP. Selon certains observateurs, pour préserver ses parts de marché en Asie, l’Arabie Saoudite a consenti des baisses de prix, également pour protéger les marges de raffinage dans la région.

Les messages déprimants pour les cours du pétrole, notamment le fait que les opérateurs du marché devraient s’attendre à des prix durablement faibles (autour de 80-90 dollars le baril), auraient également alimenté le mouvement de baisse, qui s’est amplifié au cours des mois de septembre-octobre.

Derrière ces décisions de baisser les prix et d’envoyer des signaux négatifs, il y aurait la volonté de l’Arabie Saoudite de partager le coût d’une baisse de production significative avec les autres pays de l’OPEP, afin de faire remonter les cours.

Une autre explication de plus long terme pourrait être que l’Arabie Saoudite prend conscience de la transformation durable du marché du pétrole avec l’irruption des gaz et pétrole de schiste aux États-Unis.

Quel impact pour les compagnies pétrolières ?

Les prévisions de rentabilité des fonds propres et les multiples de valorisation (cours sur actif net ou « Price-to-Book Value ») ne cessent de se déprimer depuis près de 4 ans. Alors que la rentabilité moyenne des fonds propres des grandes compagnies pétrolières en Europe se situe en moyenne à 17,5 % depuis 2003, elle atteint aujourd’hui 9,6 %, selon les données Factset.

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Le ratio cours sur actif net du secteur s’établit aujourd’hui à 1,2x contre 1,9x il y a quatre ans et une moyenne de 2x depuis 2003.

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À l’échelle de l’industrie toutefois, la baisse des cours du pétrole a plusieurs impacts. Au niveau de leur division amont, les compagnies pétrolières souffrent d’une baisse des cours, d’autant que plusieurs sont confrontées à la difficulté de faire croître leur production d’hydrocarbures. C'est le cas de Total par exemple.

Mais au niveau de leur activité de raffinage, la baisse du brut est une bonne nouvelle, puisqu’elle contribue à l’amélioration de la rentabilité. Total indique ainsi qu’au cours du troisième trimestre 2014, sa marge de raffinage européenne s’est établie à 29,90 dollars la tonne, soit près de trois fois plus qu’à la même période de 2013.

Sur plus longue période, l’enjeu d’un cours du pétrole durablement bas est le retard dans la recherche de nouveaux gisements d’hydrocarbures, dont les coûts de découverte et d’exploitation ne cessent d’augmenter. Pour l’Agence Internationale de l’Énergie, le défi du renouvellement des gisements pour les compagnies pétrolières n’est pas anecdotique, comme l’a récemment rappelé un de ses représentants.

À court terme, cela devrait plutôt conduire les compagnies pétrolières à faire plus attention à la maîtrise de leurs coûts et à la préservation de leur trésorerie.

À plus long terme, cela devrait les conduire à réfléchir aux options stratégiques pour trouver des relais de croissance : soit par le biais d’opérations de concentrations entre « majors », ou alors à travers la recherche de nouvelles opportunités de croissance dans des énergies alternatives (Total a ainsi pris pied dans le solaire).


 

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