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Chute du cours du pétrole, risque de déflation en zone euro, reprise américaine, recul des taux longs...

23 avril 2015

Morningstar

L'année boursière 2014 a été riche en événement.

En dehors des matières premières, les grandes classes d’actifs ont affiché des performances plutôt bonnes, même si elles ont été marquées par une nette divergence entre les États-Unis et l’Europe.

L’indice MSCI World a progressé de 7,7 % (avec un gain de 11 % pour le S &P 500 mais de « seulement » 4,4 % pour le Stoxx 600). La Bourse de Tokyo a progressé de 7 %, mais ce gain a été annihilé par la chute du yen. Le MSCI Emerging Markets affiche quant à lui un gain de 2,5 %.

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Source : UBS, Morningstar.

Les nouvelles macro-économiques ont largement dominé, en particulier les déclarations des banques centrales. Alors que la Fed annonçait puis réduisait ses achats de bons du Trésor américains tout au long de l’année (pour les arrêter en octobre), la BCE a indiqué en juin, puis en septembre, des séries de mesures pour tenter de relancer la distribution de crédit bancaire en zone euro.

Ces mesures ont coïncidé avec l’affaiblissement de la croissance économique et surtout avec le recul continu des prix à la consommation (lesquels ont reculé de 0,2 % dans l’ensemble de la zone euro au cours du mois de décembre, une première depuis octobre 2009), accroissant les craintes de déflation en zone euro.

Cet environnement économique peu porteur a conduit à un rebalancement des portefeuilles des investisseurs institutionnels qui ont réduit leur exposition aux actifs européens pour privilégier les actifs en dollars (actions, devises et taux).

Logiquement, les actifs en dollars affichent de belles performances : au-delà du rebond de l’indice S&P 500, qui a atteint 2014 un record historique à 2 093,55 points le 29 décembre (avant de reculer sensiblement depuis), le rendement du 10 ans américain est passé de 3 % fin 2013 à 2,2 % fin 2014 (il se situe sous la barre des 2 % en ce début d’année). Cette baisse des taux a pris à contre-pied le consensus qui pariait sur une remontée des taux avec le retour de la croissance américaine.

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L’euro a chuté de 12 % face au dollar au cours de l’année, reflet de l’écart de performances économiques entre les États-Unis et la zone euro et de la divergence des politiques monétaires (la correction de l’euro coïncide avec le premier train de mesure de la BCE, le 5 juin 2014).

Cette situation a atteint son paroxysme en octobre dernier, avec une violente correction des indices boursiers (en particulier européens). La fuite vers la qualité a amené les rendements des bons du Trésor et du bund allemand à niveaux particulièrement bas, tandis que l’or a joué en partie son rôle de valeur refuge, puisqu’il n’a perdu « que » 1,5 % sur l’année.

Les indices de volatilité, qui avaient fortement chuté en 2013, ont rebondi nettement l’an dernier, avec un bond de 40 % pour le VIX.

L’autre grande surprise de 2014 a été la chute du cours des matières premières et notamment du pétrole. Le cours moyen du Brent est passé de 108,74 dollars le baril en 2013 à 99,72 dollars en 2014. Mais sur l’année, il a plongé de 49 % à 57,33 dollars le 31 décembre (contre 111,59 dollars le baril fin 2013).

Compte tenu du poids de l’énergie dans les indices de matières premières (type CRB), ces derniers affichent une nette baisse sur 2014 (-18 %).

La raison de cette chute du cours du pétrole est fondamentale : face à une demande mondiale de pétrole qui a du mal à décoller, l’offre de pétrole n’a cessé de croître. L’Arabie Saoudite, qui jouait un rôle important dans l’équilibre du marché, a décidé fin novembre, avec les autres pays de l’OPEP, de maintenir son quota de production, amplifiant le mouvement de baisse de l’or noir.

Le début de 2015 reste très mouvementé sur les marchés, et la situation pétrolière n’y est pas pour rien. Si d’un côté, la baisse des cours du pétrole est favorable aux entreprises et aux consommateurs, d’un autre côté, elle fait baisser les prix avec un risque de déflation croissant pour certains pays.

Face à cette menace, les investisseurs attendent avec de plus en plus d’impatience une action décisive de la part de la BCE - l’achat d’obligations souveraines - qui permettrait de faire reculer les taux longs, mais sans certitude que le cycle du crédit reparte.

Pour que cela arrive, encore faut-il que les entreprises aient l’intention d’investir et que les ménages éprouvent le désir de consommer un peu plus. Or les dernières enquêtes d’opinion indiquent toujours beaucoup de prudence, qui s’explique à la fois par des freins internes (déficits publics à résorber, niveau élevé du chômage) et externes (essoufflement du commerce mondial et ralentissement des pays émergents).

Pour l’heure, les statistiques publiées semblent confirmer la poursuite de l’écartement des cycles économiques et de marché entre États-Unis et reste du monde. Si l’écart continue de se creuser, il est difficile de voir comment les investisseurs pourraient changer durablement leur allocation, même si la valorisation des actifs européens est relativement plus attrayante que celle des actifs américains.

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