Régulièrement, les styles de gestion value ou growth sont opposés l’un à l’autre. Ce faisant, les investisseurs sont souvent incités à prévoir les phases de retournement de marché plutôt qu’à prendre les bonnes décisions d’investissement.
Value, Growth et prix
« La macroéconomie et le cycle d’activité ne sont pas des sujets auxquels les investisseurs devraient trop s’intéresser lorsqu’il s’agit de construire un portefeuille », explique Jeffrey Ptak, Président et Chief Investment Officer de la branche Investment Management de Morningstar.
« Il est très difficile de faire des prévisions macroéconomiques. Traduire ces prévisions en décision d’investissement est encore plus difficile. C’est pour cela que vous voyez peu d’investisseurs global-macro qui réussissent », ajoute-t-il.
Il est tout aussi compliqué de déterminer - en fonction du cycle économique - s’il est plus pertinent de privilégier un style value, à la recherche de valeurs décotées par rapport à leur valeur intrinsèque ou de choisir un gérant dont le style est growth c'est-à-dire quil recherche des valeurs de croissance.
Les investisseurs qui sélectionnent un fonds devraient porter leur choix sur des gérants qui portent une attention particulière au prix qu’ils paient lorsqu’ils investissent dans un actif financier.
Ces gérants ont tendance à battre les indices sur le long terme. Cela n'exclut cependant pas des cycles de sous-performances. Le plus connu des gérants ayant cette approche, c’est Warren Buffett. Mais beaucoup d’autres gérants aux États-Unis ou en Europe sont guidés par le souci de ne perdre l’argent de leur client.
C’est ce que dit Jeff Ptak : « En tant qu’investisseur, j’aime acquérir des valeurs bon marché. J’apprécie également qu’elles soient sources de croissance. Par ailleurs, certains gérants value – parmi les meilleurs - ont une vision assez large de ce qu’implique ce type de gestion. À ce titre, ils s’intéressent souvent à des titres délaissés par les investisseurs mais dans lesquels ils décèlent une capacité de rebond. Parallèlement, les gérants growth les plus performants font eux aussi attention au prix de leurs acquisitions. S’ils sont une espèce encore plus rare, les gérants growth qui réussissent ont eux aussi tendance à faire attention au prix deleurs investissements. »
La croissance à un prix raisonnable, mais comment ?
La croissance oui, mais pas à n’importe quel prix ! La value, oui aussi ! Mais à condition qu’il y ait un espoir de croissance, de l’activité et des résultats.
Les changements de direction, les restructurations de portefeuilles d’activités ou encore les lancements de nouveaux projets sont autant d’indices que traquent les gérants avant d’investir dans des entreprises qui sont délaissées par les investisseurs mais dont le potentiel reste élevé.
Entre ces deux styles de gestion – le growth et la value -, il en existe un qui fait la synthèse : le GARP (Growth At a Reasonable Price ou la croissance à un prix raisonnable).
Pour Jeff Ptak, « si le GARP signifie acheter des valeurs de croissance lorsqu’elles se traitent avec une décote par rapport à leur valeur intrinsèque, je suis preneur. Mais s’il s’agit uniquement d’une approche relative – par rapport à une moyenne historique ou par rapport à des valeurs comparables du même secteur d’activité – cela me semble moins pertinent. »
En résumé, le plus important pour tout investisseur devrait être le prix payé pour un actif au regard de la valeur qu’il en attend.