Certains laissent très peu sur leur compte courant, d’autres beaucoup par peur de manquer. Il est vrai que bien des circonstances peuvent amener à débourser un montant important. Par exemple, vous avez un accident de voiture. L’assureur ne vous dédommagera que sur la base de la cote du véhicule. Pas de quoi, le plus souvent, en acheter un autre. La chaudière ou la machine à laver à changer, les frais de dentiste non pris en charge par la mutuelle, ou simplement un achat coup de cœur, autant d’imprévus qui justifient d’avoir de l’argent sur son compte.
En général on vous conseillera d’avoir deux ou trois mois de revenus à disposition. En réalité, tout dépend du train de vie propre à chacun. En outre, il est facile d’effectuer un virement via Internet de vos livrets (Livret A, LDD, LEP) vers votre compte courant en cas de besoin, quitte à demander au commerçant de décaler un peu l’encaissement d’un chèque (ou d’étaler avec plusieurs chèques). Avec une carte bancaire à débit différé, il est facile d’anticiper le débit sur votre compte. Attention juste au plafond autorisé pour un règlement par carte bancaire (à vérifier sur vos conditions de compte). Attention aussi à la concomitance entre le débit de votre compte et le retrait sur votre épargne de précaution afin de ne pas subir des agios de découvert.
Cela dit, le manque à gagner n’est important que si vous laissez vraiment beaucoup trop d’argent sur un compte courant, puisque la rémunération des livrets réglementés n’est que de 1%, alors que des agios sont souvent facturés plus de 10%. Vous devez donc être vigilant et surveiller vos comptes. Bien sûr, pour ceux qui ont des revenus assez irréguliers du fait de leur profession, ou qui ont peu de revenus par rapport à leur niveau de charges (ce qui est souvent le cas des retraités), il est prudent d’avoir une épargne liquide de l’ordre de cinq à six mois de revenus.
Pour les dépenses imprévues importantes et qui excèdent la capacité de vos différents livrets, évitez de piocher sur un PEL, au risque de perdre des avantages.
Les avances sur assurance-vie : une option à prendre en considération
Si vous possédez une assurance-vie vous pouvez demander à votre assureur une « avance », ce qui équivaut à un emprunt sur votre épargne. Les conditions peuvent être - ou non - favorables en fonction de votre contrat. En général le remboursement se fait sur trois ans, un délai renouvelable deux fois. Premier avantage, le taux réel de ce crédit peut parfois être inférieur à 2%. Et le second, vous n’avez pas d’impôt à payer. Cette solution peut parfois être meilleure qu’un retrait qui conduit à payer des impôts sur les intérêts surtout lorsque l’assurance-vie a moins de 8 ans. Si vous faites un retrait : attention à votre option fiscale lors de votre demande (après c’est trop tard). Déclarez vos intérêts dans votre déclaration de revenus si votre taux d’imposition est inférieur au taux de prélèvement forfaitaire que va appliquer l’assureur (35% les 4 premières années de l’assurance vie, 15% les 4 suivantes). Prenez garde au délai pour faire créditer votre compte : pour une avance, en général l’assureur adresse les fonds dans la semaine, pour un retrait prévoyez un peu plus.
Donc, demander une avance revient à demander un crédit dont le taux peut se révèler inférieur à celui d'un crédit à la consommation : renseignez-vous ! A noter : on ne peut pas demander une avance sur une assurance vie collective d’entreprise ou de type PERP.