Si les prix immobiliers atteignent des niveaux records dans certaines zones, ils ont tendance à se stabiliser ailleurs sur le territoire. Les conditions de taux encore très favorables et la pénurie d’offre soutiennent le marché immobilier.
C’est un schéma très simple sur le papier. Une crise entraîne logiquement des destructions d’emplois et des baisses de salaires. Pour tenir compte de la diminution du pouvoir d’achat des acheteurs, les vendeurs sont amenés à baisser leurs prix. La bulle immobilière se dégonfle alors peu à peu.
Dans la réalité, la situation est beaucoup plus nuancée. Si la surchauffe du marché immobilier dans les très grandes villes inquiète certains observateurs, les fondamentaux restent solides.
Des records de prix sur fond de baisse des taux
Suite à l’injection massive de liquidités par les banques centrales, les taux de crédit immobilier se maintiennent à un niveau relativement bas. Ces conditions de taux exceptionnelles alimentent la hausse des prix immobiliers. "Sur les douze derniers mois, le prix de l’immobilier hexagonal accuse ainsi une hausse annuelle de 6,6 %, contre + 4,7 % en 2019 et + 3,5 % en 2018.", estime le baromètre LPI-Se Loger paru début février1.
En région parisienne, les prix atteignent parfois des records. A Paris, le prix moyen au mètre carré reste campé au-dessus des 10 000 €, à 10 566 €. La hausse des prix affichés sur les douze derniers mois dépasse 10 % dans plusieurs villes de France : + 10,2 % à Lyon (5 707 €), + 10,9 % à Nantes (4 134 €)… Ces signaux pourraient être interprétés comme les symptômes d’une surchauffe du marché immobilier.
Stabilisation plutôt que chute des prix
Pourtant, en-dehors des grandes métropoles, les prix se stabilisent voire baissent. "L’heure est aujourd’hui à l’équilibre. Preuve en est : la stabilisation des tarifs enregistrée depuis la fin octobre tend à se poursuivre, avec seulement 0,1% de hausse dans l’Hexagone au cours du mois écoulé.", selon un baromètre de Meilleurs Agents2.
Au-delà des taux de crédit immobilier, les prix sont soutenus par la pénurie de l’offre. Les dernières élections municipales ont eu pour effet de ralentir la construction de logements neufs. Quant au marché de l’ancien, il reste limité en quantité dans les grandes villes.
Le vrai changement : de nouveaux critères de recherche
Si les conditions de taux restent satisfaisantes, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) incite, à travers ses recommandations, à la sélectivité des dossiers. Le durcissement des conditions de crédit dans certaines banques se traduit, selon le baromètre LPI-Se Loger, par une surreprésentation des ménages à fort pouvoir d’achat immobilier dans la production de crédits. La demande se déplace donc vers les biens de grande qualité et à la localisation recherchée.
Bon à savoir
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Si le risque de bulle immobilière existe, c’est majoritairement dans les zones très tendues. Ces dernières conservent toutefois de nombreux atouts.
1https://edito.seloger.com/actualites/barometre-lpi-seloger/immobilier-hausse-prix-se-poursuit-fond-de-penurie-de-logements-article-41327.html
2https://backyard-static.meilleursagents.com/press/522742654a680785c644c8822b323a65caf45b1f.pdf
Crédit photo : Getty images