Alors que l’inflation accélère, les hausses de taux se précise en Europe. Quelles seront leurs conséquences sur l’économie et sur votre portefeuille boursier ?
L'inflation revue à la hausse
D’après l’office statistique de l’Union européenne, Eurostat, le taux d’inflation annuel de la zone euro ressort à 9,1% en août. L’inflation accélère donc légèrement, puisque cet indicateur était estimé à 8,9% en juillet. L’énergie est fortement contributrice à cette augmentation (+38,3%). Viennent ensuite d’autres composantes telles que les prix de l’alimentation, de l’alcool et du tabac, des biens industriels hors énergie et des services.
Bon à savoir
La zone euro comprend la Belgique, l'Allemagne, l'Estonie, l'Irlande, la Grèce, l'Espagne, la France, l'Italie, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, l'Autriche, le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie et la Finlande.
Cette moyenne reflète d’importantes disparités entre les pays. Si, en France, l’inflation apparaît comme relativement contenue grâce au boulier énergétique (6,5%), elle dépasse 10% dans plusieurs pays et même 20% en Lettonie, Lituanie et Estonie.
La BCE relève ses taux directeurs
Face à cette poussée des prix à la consommation, la BCE relève ses taux directeurs de 75 points de base. Cette hausse concerne les trois taux directeurs de la Banque centrale européenne, à savoir :
- Le taux d'intérêt des opérations principales de refinancement, qui correspond au taux d’intérêt que les banques paient lorsqu’elles empruntent de la liquidité auprès de la BCE pour une durée d’une semaine. Ce taux passe à 1,25%.
- Le taux de la facilité de prêt marginal. Il s’agit du taux que les banques paient quand elles empruntent de la liquidité auprès de la BCE pour une durée de 24 heures. Ce taux passe à 1,50%.
- Le taux de la facilité de dépôt. Ce taux détermine le niveau de rémunération que les banques perçoivent lorsqu’elles déposent des liquidités pour une durée de 24 heures auprès de la BCE. Ce taux passe à 0,75%.
Cette hausse de taux directeurs de la BCE est effective depuis le 14 septembre 2022. Il s’agit d’un évènement historique, car c’est la première fois que la BCE remonte ses taux de 75 points de base.
Quel impact pour vos actions ?
Cette mesure pourrait avoir plusieurs conséquences en matière boursière. Par effet ricochet, les actions pourraient devenir relativement moins attractives que les produits de taux. L’effet TINA (There is no alternative*) serait atténué. Les valeurs de croissance, dont le potentiel est évalué en fonction d’un multiple qui prend en compte le taux d’intérêt, pourraient reculer. Enfin, les obligations détenues en portefeuille les plus anciennes pourraient voir leur valeur diminuer, les investisseurs privilégiant les obligations les plus récentes qui sont mieux rémunérées.
* Effet TINA : cette expression, qui fait référence au mot de Margaret Thatcher, désigne une situation dans laquelle il n’y a pas d’alternative aux actions dans un univers de taux durablement bas. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
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