Les chefs d'entreprise français prévoient une accélération de la hausse des salaires au cours des 12 prochains mois, mais elle restera inférieure à l'inflation attendue sur la même période, selon une enquête trimestrielle de la Banque de France datée du 29 septembre.
Une croissance des salaires de base anticipée par les chefs d'entreprise
Cette enquête a été menée par la Banque de France du 29 août au 6 septembre, auprès d'un échantillon représentatif de 1 700 chefs d'entreprise. Elle concerne trois grands secteurs marchands de l'économie et des entreprises de toutes tailles et de toutes régions de France métropolitaine.
Le sentiment qui prédomine est plutôt celui d’une hausse généralisée des salaires de base. "Alors que les chefs d'entreprise prévoient une progression des prix à la consommation de 5,0% au cours des 12 prochains mois, ils anticipent une croissance des salaires de base dans leur entreprise de 4,0% sur la même période, soit une hausse sensible par rapport aux anticipations du trimestre précédent (à 3%).", analysent les experts de la Banque de France.
Bon à savoir
Le salaire de base se définit comme le salaire brut avant déduction des cotisations sociales et avant versement des prestations sociales. Il ne comprend ni les primes ni les heures supplémentaires.
Des prix à la consommation qui progressent également
Parallèlement, les chefs d’entreprise interrogés anticipent une hausse des prix à la consommation : « Au troisième trimestre 2022, la médiane de l'inflation perçue par les chefs d'entreprise se situe à 6%, soit proche de l'IPC effectif. La médiane de leurs anticipations à un an s'établit à 5,0% ; leurs anticipations à moyen terme – horizon 3 à 5 ans – sont significativement moins élevées (médiane à 3,0%). »
Pas d’amorce de boucle prix-salaires
Ainsi, le pronostic des chefs d’entreprise se veut rassurant. Certes, les salaires de base accélèrent mais cela ne devrait pas amorcer la fameuse boucle prix-salaires. Pour rappel, cette notion décrit le phénomène selon lequel les hausses de salaire se traduisent mécaniquement par une hausse du pouvoir d’achat, poussant les entreprises à augmenter leurs prix de vente. S’ensuit une spirale inflationniste qui est susceptible d’entraîner des conséquences négatives sur l’économie.
L’augmentation des coûts salariaux ne devrait pas se traduire par une augmentation des prix pour les utilisateurs finaux. En Europe, l’inflation est d’ailleurs largement importée et liée à la hausse des coûts de l’énergie. Il convient également de rappeler que la France a désindexé les salaires de l’indice des prix, ce qui limite le lien automatique qui peut exister entre hausse des salaires et hausse des prix à la consommation.
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