Liée au contexte actuel de taux, la faible rémunération des produits d’épargne court terme n’incite pas les Français à placer leurs liquidités. Des livrets d'épargne réglementés sûrs mais peu rentables, un PEL moins attractif, et un rendement des fonds en euros de l’assurance-vie en baisse régulière, les Français continuent à laisser de plus en plus d’argent sur leurs comptes courant…
Il convient avant tout de bien évaluer ses besoins en trésorerie afin de privilégier d’autres solutions pour ses placements à plus long terme.
Le Livret A : sûr et souple
Le livret A a connu ces dernières années une baisse régulière de sa rémunération, toutefois maintenue à 0.75 % depuis le 1er août 2015. Le rendement n’est pas le seul critère à retenir pour ce livret réglementé qui permet en effet de gérer sa trésorerie en la protégeant actuellement contre l'inflation, en alliant souplesse, liquidité et garantie de l’État. Si le montant des versements est plafonné à 22 950 euros, chaque membre d'une même famille peut en détenir un.
A noter que c’est seulement le 1er Août prochain pour la prochaine révision de taux que la nouvelle formule de calcul du Livret A annoncée par le gouvernement sera inaugurée, ce dernier ayant dès fin 2016 décidé du maintien du taux du livret A au 1er février.
LDD et autres livrets ciblés
Parmi les livrets réglementés, le LDD est réservé aux seuls contribuables. Avec un plafond de versements limité à 12 000 €, il offre le même taux que le Livret A. A noter que le LDD connait un changement de dénomination pour devenir le LDDS comme solidaire.
D’autres livrets ciblent une catégorie spécifique d’épargnants. Le Livret jeune est disponible dès l’âge de 12 ans (jusqu'à 25 ans) et permet d’avoir une rémunération nette de tout impôt, libre et donc variable selon les établissements. Toujours supérieure à celle du Livret A, elle atteint souvent plus du double, voire même le triple, pour un plafond de 1 600 euros.
Enfin le LEP -Livret d’épargne populaire- réservé aux personnes disposant d’un revenu modeste, permet un rendement un peu supérieur au Livret A: 1,25 %.
Le PEL : un produit qui a perdu de son attrait
Après avoir connu un succès lié à l’atout d’un taux de rémunération très compétitif dans un contexte de baisse du taux servis par les livrets d’épargne réglementée, le PEL a subi récemment à son tour plusieurs baisses successives de son taux de rémunération.
Passée de 2,5 % à 2 % le 1er février 2015, puis à 1,5 % le 1er février 2016 pour atteindre 1% depuis le 1er août 2016, sa rémunération de 0,85% nette de prélèvements sociaux n’est désormais que très légèrement supérieure à celle du livret A.
Sa perte de compétitivité s’ajoute à des conditions de fonctionnement peu souples, telle la durée minimale de 2 ans de conservation pour bénéficier du taux ou le minimum annuel à verser (540 €).
Un avantage pour les PEL de dernière génération : le taux de l’emprunt, qui à 2,2% pourra devenir attractif dans le cas de remontée des taux de prêt, pour ceux visant un crédit immobilier.
Livrets bancaires : des opportunités dans les banques en ligne
Le temps est révolu où les taux « standards » offerts par les super livrets bancaires étaient bien au-dessus du livret A. Comme pour l’épargne réglementée, ils ont suivi la courbe de la baisse des taux.
Restent les offres « promotionnelles » à l’ouverture ou de fidélisation des clients-, sous forme de taux boostés sur plusieurs mois, de prime en cash ou bien encore de la combinaison des deux. Les offres varient selon les établissements et peuvent être utilisées en complément du livret A pour ceux qui disposent d’une trésorerie court terme importante à placer.
Mais le régime fiscal des produits de ces livrets peut être dissuasif. Il est donc important de calculer le rendement net de fiscalité, les intérêts étant assujettis aux prélèvements sociaux et imposés ensuite selon le barème progressif. Il reste possible, si les intérêts et assimilés restent inférieurs pour le foyer fiscal à 2000 euros par an, d’opter pour un PFL (prélèvement forfaitaire libératoire) de 24 %.
Le fonds en euros du contrat d'assurance-vie
Les fonds en euros des contrats d’assurance-vie ont continué pour la plupart à servir des rémunérations élevées malgré un contexte de taux toujours plus bas: 2,50 % en 2014, 2,30 % en 2015, et sans doute un peu moins de 2% en moyenne en 2016. A ce titre, ils ont été souvent utilisés pour des placements sûrs, dans le cas d’un horizon un peu plus lointain.
En privilégiant les contrats des banques en ligne caractérisés par une absence de droits d’entrée, il était donc possible d’obtenir une rémunération supérieure à celle des livrets réglementés ou bancaires mais caractérisée par un régime de taxation plus complexe, selon la durée de détention du contrat. Pour rappel, c’est après 8 ans que le contrat offre la fiscalité optimale en cas de retrait.
Enfin l’entrée récente en vigueur de la loi Sapin 2 pourrait constituer un frein à ceux qui utilisent leurs fonds en euros pour rémunérer des sommes à court terme. En effet la loi prévoit-toutefois dans des conditions extrêmes- la possibilité de limiter temporairement leurs rachats en cas de crise exceptionnelle, notamment en cas de remontée brutale des taux d’intérêt.
Tenir compte du régime fiscal applicable…
Afin de choisir l’enveloppe la plus adéquate à votre situation et d’éviter toute déconvenue, ne négligez pas l’aspect fiscal. Le taux d'imposition de certains produits (intérêts de livret bancaire) peut atteindre 60,5 % (avec prélèvements sociaux mais hors prise en compte de la CSG disponible)!
….et ne pas surévaluer vos besoins en liquidités
Vu les rendements offerts, les livrets réglementés ou non doivent être utilisés pour rémunérer une épargne de précaution, disponible pour parer à un imprévu : travaux immobiliers, achat d’un véhicule… Cela reste aussi bien sûr la solution pour ceux dont la sécurité du capital est la priorité absolue.
Il est assez courant de surévaluer ses besoins de trésorerie à court terme en cumulant des sommes sur des Livrets A, LDD, livrets bancaires ou de la trésorerie laissée sur un compte- au lieu d’en investir au moins une partie à plus long terme, pour espérer une rentabilité supérieure en abandonnant la garantie du capital.
Crédit photo : Lorado