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A la suite d'une étude réalisée par MiddleNext et la Financière de l'échiquier : petites et moyennes capitalisations sont non seulement économiquement et boursièrement performantes

07 juillet 2016

Michel Lemosof

Cette édition 2016 de leur Panorama européen des petites et moyennes valeurs démontre aussi que les petites et moyennes capitalisations sont indispensables au bon fonctionnement des marchés.

Un niveau de risque similaire

« L’Institut de recherche MiddleNext a été créé en 2010, précise Caroline Weber, directrice général de MiddleNext. En caricaturant à peine, nous nous étions alors aperçus que personne ne connaissait vraiment les petites et moyennes sociétés cotées, qu’il y avait à leur propos beaucoup d’idées reçues. Nous avons voulu rétablir la vérité, en nous appuyant sur des chiffres, et mettre en avant ces entreprises à l’échelle européenne. »

À La Financière de l’Echiquier, Gaël Faijean, spécialiste des petites et moyennes valeurs et des outils de screening quantitatifs, fait observer que les small et mid caps sont plus performantes sur longue période que les large. Sur dix ans, par exemple, elles ont progressé de 60 %, soit 50 points de pourcentage de plus que les grandes valeurs.

Sur trois ans, la performance annualisée des grandes valeurs européennes est de + 11,3 %, avec une volatilité de 13 %. Et celle des petites valeurs françaises, par exemple, est de + 21,5 %, avec une volatilité de 13 % également. Comme quoi, pour une performance meilleure, le risque est au même niveau. À cet égard, le professionnel fait remarquer que les petites et moyennes capitalisations ont une « moindre sensibilité » aux risques mondiaux et sont « moins exposées » aux pays émergents. Elles ont aussi de meilleures performances économiques, en termes de croissance du chiffre d’affaires et du résultat opérationnel.

« Les petites sociétés, explique-t-il, sont assez innovantes, plus agiles et capables de s’adapter plus rapidement. Une grande société qui se situe dans un marché qui croît de 2 % par an ne peut pas avoir une croissance organique de 10 %. C’est impossible. En revanche, une petite société, elle, peut plus facilement gagner des parts de marché et avoir une croissance de 10 % ou 15 % par an, voire davantage. Elle a la capacité de mieux s’extraire de son environnement global. »

Par ailleurs, s’ils représentent encore moins de 4 % des actifs sous gestion en Europe, les ETF, qui sont construits sur les valeurs les plus liquides (large caps), correspondent à près de 10 % des volumes traités. D’où une augmentation de la corrélation entre les titres, facteur de surcroît de volatilité, un phénomène auquel échappent les petites et moyennes valeurs.

Il existe en Europe 5 284 sociétés cotées. Celles-ci se répartissent en quatre segments :

  • 50 % de micro-caps,
  • 27 % de petites valeurs,
  • 14 % de valeurs moyennes
  • et 9 % de grandes valeurs.

La répartition en volume par pays montre que le Royaume-Uni arrive nettement en tête (28 % du total), devant la France (12 %), l’Allemagne (11 %), la Suède (9 %), l’Italie (6 %), la Suisse (5 %), l’Espagne (4 %) et la Norvège (3 %). En pourcentage de la capitalisation boursière, la ventilation est un peu différente et met en relief le poids relatif de la Suisse. Le Royaume-Uni est encore n° 1 (25 % du total), devant la France (14 %), l’Allemagne (13 %), la Suisse (12 %), la Suède (5 %), l’Espagne (5 %), l’Italie (4 %) et la Norvège (1 %).

Une structure pyramidale inversée

Par taille de capitalisation, 9 % des valeurs cotées en Europe sont des large caps, 14 % sont des mid caps, 34 % sont des small caps et 43 % sont des micro-caps. Pour MiddleNext et La Financière de l’Echiquier, la hiérarchie entre les tailles s’établit de la façon suivante :

  • entre 5 millions et 150 millions d’euros pour les micro-caps,
  • entre 150 millions et 1 milliard d’euros pour les small caps,
  • entre 1 milliard et 5 milliards d’euros pour les mid caps
  • et plus de 5 milliards pour les large caps.

Notons que les valeurs de moins de 5 millions d’euros de capitalisation boursière n’entrent pas dans le champ de l’étude.

« En l’espace de dix ans, souligne Gaël Faijean, une proportion de 20 % à 25 % de sociétés passe d’un segment donné au segment supérieur. Les petites et moyennes valeurs, qui constituent une classe d’actifs à part entière, sont la base et le moteur du marché européen. Si, par exemple, il n’y avait pas eu, entre 2000 et 2015, l’apport des PME, il y aurait près de 50 % de grandes sociétés en moins. Au demeurant, en 2015, les large caps européennes ont atteint un record de capitalisation, à 10 200 milliards d’euros, tandis que les plus petites valeurs (micro et small) sont revenues sous leur niveau de 2000, en pourcentage de la capitalisation. »

La dynamique boursière peut s’enrayer. Pour cela, il suffit qu’il y ait moins d’introductions en Bourse que de sorties de la cote, conséquence de fusions, de rachats et autres offres publiques d’achat (OPA), ce qui semble être le cas depuis quelques mois. Certaines sociétés préfèrent ne pas être cotées, car la cotation génère des frais, sans parler de la pression du court terme. Cela n’empêche pas Caroline Weber de déplorer une situation que caractérise un écosystème moins favorable (vu la diminution des moyens alloués à la cotation) :

« Beaucoup de sociétés de qualité mériteraient d’aller en Bourse. En outre, lorsqu’elles sont cotées, les entreprises créent plus d’emplois et ont une croissance plus forte. »

Autre élément préoccupant : alors que les large (9 % des sociétés cotées) financent 83 % de l’infrastructure boursière, les PME paraissent laissées à elles-mêmes. Le modèle économique des intermédiaires repose, en effet, sur les volumes de transaction. Les micro et les small, un « casse-tête » pour les sociétés de Bourse, sont l’équivalent des produits en recherche-développement pour une entreprise : elles ne sont pas (ou sont peu) rentables pour les intermédiaires, mais… elles garantissent la croissance et la rentabilité de demain.

Pour pallier l’appauvrissement de la cote en petites et moyennes valeurs (moins d’introductions en Bourse, peu de suivi des valeurs, flux de capitaux réduits à la portion congrue), MiddleNext et La Financière de l’Echiquier proposent, entre autres mesures, la création d’un véhicule européen d’épargne retraite long terme, à la fiscalité harmonisée, et celle d’un crédit d’impôt européen pour les sociétés de Bourse qui dédieraient des analystes spécialisés à l’univers des petites et moyennes valeurs.


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MiddleNext est l’association professionnelle française indépendante représentative des valeurs moyennes cotées et de leurs spécificités. Elle fédère plus de 130 PME (265 000 emplois et 35 milliards d’euros de chiffre d’affaires en données cumulées). Elle constitue une interface entre les dirigeants d’entreprises cotées, les acteurs institutionnels, les pouvoirs publics et les instances européennes. Elle cherche à promouvoir ces sociétés auprès des investisseurs, des médias et du grand public.

Présidée par son fondateur, Didier Le Menestrel, La Financière de l’Echiquier est l’une des premières sociétés de gestion indépendantes en France, avec 7,5 milliards d’euros d’actifs sous gestion (dont 1,5 milliard d’euros pour le fonds emblématique Echiquier Agressor) et plus de 100 collaborateurs. Elle appartient à ses dirigeants et à ses salariés. Sa méthode de gestion est fondée sur la connaissance approfondie des entreprises, ce qui lui permet de s’affranchir des humeurs des marchés financiers. Echiquier Entrepreneurs, que gèrent Stéphanie Bobtcheff, José Berros et Guillaume Puech, est éligible au PEA-PME. Le fonds répond aux problématiques développées dans le Panorama européen des petites et moyennes valeurs.

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Pour l'ouverture d'un Compte Bancaire et d'un livret d'épargne BforBank jusqu'au 06 juin 2023 inclus

*Offre soumise à conditions