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Les stratégies des gestionnaires pour 2024 : les obligations d’abord !

2024-01-16

Malgré les incertitudes économiques et géopolitiques, les marchés financiers se tiennent bien. Mais l’heure est aux anticipations. Tour d’horizon des gestionnaires qui ont pris position.

Compte tenu des niveaux des taux d’intérêt, les gestionnaires plébiscitent le marché obligataire. C’est le cas d’OFI Invest AM, qui va lancer un fonds à échéance, OFI Invest High Yield 2029. « Nous visons, a expliqué dans un échange avec la presse Guillaume Poli, directeur du développement, un rendement de l’ordre de 4,5 %, un peu inférieur à celui de notre précédent millésime, mais confortable dans le contexte actuel. » 

Arnaud Gihan, directeur iShares France (BlackRock), fait partie de ceux qui misent sur la dette : « Pour la première fois depuis longtemps, a-t-il précisé dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Investir, la rémunération du marché obligataire est attrayante. Les gérants de fonds diversifiés vont repondérer leurs portefeuilles en obligations, d’autant que les perspectives des marchés d’actions sont plus incertaines. » Il privilégie les emprunts américains. 

Chez Pimco, à Londres, Geraldine Sundstrom, managing director, fait observer que les prévisions plaident également en faveur des obligations. Pour elle, les attentes du consensus pour les actions [plus de 10 % d’augmentation des profits] sont trop généreuses. « Si l’on considère l’ensemble des classes d’actifs, fait-elle remarquer sur le site de la société de gestion, les obligations se distinguent par leur résilience, leur diversité et leur valorisation. » 

Diversification de rigueur 

Dans La Lettre recommandée, Catherine Garrigues, directrice de la stratégie Europe Conviction chez Allianz GI, déclare croire aux actions : « Il n’y a pas de forte dégradation de l’activité, même si les carnets de commandes ralentissent dans l’industrie. Les politiques budgétaires restent en soutien et, même si elle diminue, la capacité des sociétés à augmenter leurs prix existe encore. » 

Dans un webinaire, Romain Burnand, patron de Moneta AM, a précisé sa lecture du marché : « Il y a un écart de 11 points de pourcentage, historiquement important, entre le rapport cours/bénéfice des valeurs bien valorisées et celui des valeurs décotées. Cela devrait se corriger. Par ailleurs, les petites et moyennes capitalisations n’ont rien fait depuis six ans, alors que le Cac 40 dividendes réinvestis a gagné plus de 60 % dans la période. Cela constitue une opportunité. » L’une de ses actions préférées est Peugeot Invest, dont la décote par rapport à sa valeur d’actif excède 50 % ! 

Stephen Dover, expert au Franklin Templeton Institute, a écrit dans une analyse : « Les tempêtes qui se profilent exigent une grande souplesse dans la répartition des actifs. » Un avis largement partagé, aussi bien en termes de région (Etats-Unis, Europe, Asie…) que de secteur (santé, transition énergétique, intelligence artificielle…) ou de titres (obligations d’entreprises, dette émergente, petites et moyennes capitalisations, valeurs de rendement…). Chez Jupiter AM, en conclusion d’une étude, Amadeo Alentorn, spécialiste en investissements « systématiques », fournit la marche à suivre. Elle se résume en un mot : « Diversification » ! 

Michel Lemosof

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