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BforMag

Marchés financiers : les stratégies des gérants pour 2025 

2025-01-14

Que prévoient les sociétés de gestion d’actifs pour les prochains trimestres ? Comment leurs anticipations se traduisent-elles dans les fonds qu’elles gèrent ? Tour d’horizon. 

En 2025, assistera-t-on à un rattrapage des valeurs européennes et des marchés émergents ? « La volatilité étant susceptible de perdurer, indiquent les spécialistes de M&G Investments dans leurs Perspectives 2025, l’heure n’est pas à la complaisance. » 

« La réélection de Donald Trump, font observer les experts de JPMorgan AM dans leur Guide des marchés, creusera le fossé entre les performances des Etats-Unis et du reste du monde. »
Chez Pictet AM, Christopher Dembik, senior investment strategy adviser, croit aussi aux valeurs américaines (plus des deux tiers de la capitalisation mondiale), en particulier dans le numérique. « Trois facteurs vont soutenir leur hausse, explique-t-il dans le magazine Terre d’Epargne : les rachats d’actions (après 1.000 milliards de dollars en 2024), la solidité des entreprises (10,5 % de marge nette) et la bonne santé de l’économie (plus de 2 % de croissance anticipée). »
Et de citer Nvidia (puces pour l’IA), ainsi qu’Interparfums (parfums) ou Virbac (alimentation pour animaux de compagnie), pour leur présence Etats-Unis. 

« Exceptionnalisme » américain 

D’autres gestionnaires, comme Carmignac, Edmond de Rothschild AM, DPAM, Robeco, Generali Investments, Goldman Sachs AM et Amundi (qui préfère désormais les « small caps » aux « méga caps »), tablent sur l’ « exceptionnalisme » de l’Oncle Sam.

Cela dit, ils se réservent la possibilité de changer leur fusil d’épaule, surtout si l’inflation repartait dans le sillage de mesures telles que la baisse des impôts, l’augmentation des droits de douane ou la réduction de l’immigration (génératrice de tensions salariales). 

Paul Jackson, responsable de la recherche en allocation chez Invesco, nuance l’enthousiasme : « Les marchés hors Etats-Unis, pronostique-t-il dans un communiqué, devraient enregistrer de meilleures performances que le marché américain, qui est très cher, alors que les valeurs chinoises, par exemple, se traitent à des niveaux bien inférieurs. » 

« Nous surpondérons, souligne dans une note Emmanuel Auboyneau, associé chez Amplegest, les valeurs de croissance, favorisées par le mouvement de baisse des taux d’intérêt. » Dans un point conjoncturel, Knut Hellandsvik, responsable actions chez DNB AM, prévoit une progression annuelle de 5 % à 10 % des Bourses mondiales. Il s’intéresse aux petites et moyennes valeurs, aux titres « value » et aux actions cycliques. « Nous pensons, ajoute-t-il, que la diversification sera payante. » 

Un portefeuille diversifié pourrait détenir 60 % d’actions. Avec, par pondération décroissante, les Etats-Unis, l’Europe, l’Asie et l’Amérique latine. Le solde, soit 40 %, pourrait être réparti entre obligations d’entreprise, emprunts « émergents », matières premières, actifs non cotés (dette privée, capital-investissement…) et autres investissements alternatifs (long/short, global macro…). La place accordée à l’ESG (environnement, social, gouvernance) et à la gestion passive (ETF), elle, est laissée à l’appréciation de chacun… 

Michel Lemosof

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