Le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, doit présenter très prochainement son rapport et ses recommandations dans le cadre de la prochaine réforme des retraites. Parallèlement, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié son panorama annuel qui rassemble les résultats de ses différentes enquêtes réalisées auprès des organismes de gestion des régimes de retraite. L’occasion de vérifier qui sont les retraités en quelques chiffres, avant de connaître les grands principes qui régiront le projet de loi de la réforme de nos retraites.
Le nombre des retraités en hausse de 0,7 % sur un an
A fin 2017, la France comptait 16,2 millions de personnes percevant une pension de droit direct des régimes de retraite français, soit un effectif en hausse de 0,7 % par rapport à fin 2016.
Le montant de cette pension, tous régimes confondus, s’établissait en moyenne, à 1 496 euros bruts mensuels parmi les retraités résidant en France, et à 1 422 euros pour l’ensemble des retraités, en hausse de 0,9 % en euros constants par rapport à 2016.
A noter que les régimes français ont versé en 2017 une pension de réversion (appelée aussi de droit dérivé) à 4,4 millions de retraités parmi lesquels 1,1 million ne percevaient pas de pension de droit direct.
ÉVALUER SES REVENUS À LA RETRAITE
Un âge de départ à la retraite de plus en plus tardif
D’après l’étude, 35 % des assurés, tous régimes confondus, sont partis avant 62 ans en et 17 % à 65 ans ou plus.
La tendance s’observe depuis 2010 : l’âge auquel les Français partent à la retraite continue de reculer pour s’établir en 2017 à 62 ans et 1 mois en moyenne. Sur la période, il a augmenté de 1 an et 7 mois et la Drees cite plusieurs raisons dont la diminution des départs à la retraite avant 60 ans et la réforme des règles du cumul emploi-retraite poussant les salariés à prolonger leur carrière (surcote). Mais lorsqu’ils sont interrogés, 68 % des Français disent souhaiter partir dans l’idéal, à 60 ans ou avant.
Parmi les différences entre la retraite des hommes et celle des femmes, il existe en premier lieu celle tenant à l’âge de la liquidation de leurs droits à la retraite. Carrières morcelées, salaires moins élevés expliquent un départ plus tardif chez les femmes, à 62 ans et 4 mois contre 61 ans et 9 mois pour les hommes. L’étude note une tendance à la baisse de cet écart.
Autre constat de cette étude, les nouveaux retraités vivant plus longtemps, ils passeront plus de temps à la retraite. A titre d’exemple, les retraités nés en 1951 pourraient en bénéficier pendant 26 ans, soit un an et demi de retraite de plus que ceux nés en 1940.
Un retraité touche en moyenne 2,5 pensions
Si l’on compte les régimes de base et les régimes complémentaires hors réversions, les retraités ont perçu en moyenne 2,5 pensions. Les régimes français comptent un tiers (33,1 %) de "polypensionnés" c’est-à-dire de retraités touchant au moins deux pensions de base.
A noter que le dispositif de cumul emploi-retraite comptait 473 200 seniors fin 2017, 16 500 de plus qu’en 2016.
Un niveau de pension plus élevé
Financièrement, la situation des nouveaux retraités s’améliore, mais là aussi de fortes inégalités hommes-femmes continuent de subsister.
En 2017, le montant brut mensuel moyen perçu s’élevait à 1 422 € bruts et 1 381 € hors majoration pour enfants. Sur un an, la pension de retraite moyenne a augmenté de 0,9 % en euros constants, et de 4,6 % depuis 2012. Cette hausse est attribuée à l’arrivée de ces nouveaux retraités, mieux indemnisés.
Ensuite note la Drees, "le niveau de vie des retraités est légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population". S’ils ont un revenu plus faible que les actifs, les retraités sont plus souvent propriétaires et ont moins de personnes à charge.
La pension moyenne des femmes est inférieure de 42 % à celle des hommes : un retraité masculin vivant en France perçoit 1 933 euros en moyenne, contre 1 123 euros pour une femme. L’écart diminue grâce à une tendance de plus en plus massive chez les femmes à effectuer une carrière complète. Ensuite une fois les pensions de réversion versées, l’écart entre les hommes et les femmes, principales bénéficiaires de la pension de droit dérivé, se réduisait à 29 %.
On compte 6,6 % de retraités qualifiés de pauvres car leur niveau de vie était inférieur au seuil de pauvreté fixé à 60 % du niveau de vie médian (1 026 euros par mois en 2016). Mais ce taux est beaucoup plus bas que pour l’ensemble de la population (14 %).
Crédit photo : Cécilie Arcurs