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Les petites et moyennes valeurs sont moins connues et moins traitées en Bourse que les grandes valeurs. Cela ne signifie pas qu’elles sont inintéressantes.

13 juillet 2016

Michel Lemosof

Au contraire ! Deux experts de la question, Isabelle de Gavoty, chez Axa Investment Managers, et Louis de Fels, chez Raymond James International Asset Management, expliquent pourquoi il est judicieux de ne pas les négliger.

Des cibles de choix

Les micro-caps, c’est-à-dire les valeurs dont la capitalisation boursière est inférieure à 300 millions d’euros, voire 200 millions d’euros, présentent l’avantage d’être décorrélées des principaux indices boursiers. Il n’y a pas d’ETF (Exchange Traded Funds, ou trackers) qui animeraient le marché de cette classe d’actifs. Elles sont beaucoup moins impactées par le « bruit » inhérent à l’activité boursière.

Parmi les centaines de micro-valeurs cotées en Europe, la plupart sont des valeurs de croissance relevant de niches de marché performantes. Nombre d’entre elles, par exemple, sont impliquées dans la percée de la digitalisation. Pourtant, elles sont généralement moins bien valorisées que les autres, car peu d’analystes financiers en assurent le suivi. En outre, elles constituent régulièrement des cibles de choix pour de grands groupes en mal de croissance, dans le cadre d’opérations de fusion-acquisition. Les trois quarts des transactions se font au sein de cette classe d’actifs. Cela donne aux actionnaires qui le souhaitent, le cas échéant, l’opportunité de sortir avec une prime d’expropriation qui, instantanément, peut atteindre plus de 20 %…

En France, la mise en place du CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi), en lien avec le Pacte de responsabilité et solidarité, donne aux entreprises les moyens d’embaucher et d’investir au travers d’allégements de cotisations patronales. La collecte dans les fonds de petites valeurs repart. En avril, 69 % des fonds concernés ont reçu des capitaux. Et 27 % d’entre eux ont enregistré plus de 1 million d’euros de souscriptions.

Le fonds Raymond James MicroCaps, que gère Louis de Fels, enregistre la plus faible volatilité de la catégorie des fonds de petites et moyennes capitalisation du classement de Six Financial Information France. Son profil de risque vient d’être revu à la baisse, passant du niveau 6 (sur une échelle de 1 à 7) au niveau 4. Les petites valeurs sont moins volatiles qu’on ne le croit souvent. Certes, individuellement, elles peuvent faire l’objet de forts décalages de cours, à la baisse comme à la hausse. Mais, collectivement, dans un indice ou dans un portefeuille spécialisé, elles se montrent finalement assez disciplinées. L’objectif de performance annualisée de ce fonds éligible au PEA, au PEA-PME et aux contrats d’assurance-vie, est de plus de 7 %. Cela permet de doubler son capital en dix ans. Fin 2007, à sa création, sa valeur liquidative était de 150 €. Et, depuis, elle a déjà doublé.

Des avantages structurels

Le portefeuille comprend une cinquantaine de lignes et 15 % de cash. Son actif net est proche de de 35 millions d’euros. Il risque d’être fermé aux souscriptions à partir de 65 millions d’euros, afin de lui conserver ses caractéristiques.

Pharmagest Interactive figure parmi les titres qu’apprécie Louis de Fels. Il s’agit du leader français de l’informatique officinale, avec 43 % de part de marché, 9.800 clients et 700 collaborateurs. Partenaire des pharmaciens depuis près de trente ans, la société conçoit des solutions informatiques innovantes à destination des officines et développe une activité e-business et e-media à fort potentiel en direction des laboratoires. Après deux années d’accélération de la croissance de son chiffre d’affaires, le groupe est désormais dans une phase d’amélioration de ses marges.

Samse, distributeur de matériaux de construction et d’outillage, fait également partie des valeurs préférées du gérant. Le groupe s’étend en France à travers un réseau de 340 points de vente. Il propose aux professionnels du BTP et aux particuliers des offres complémentaires dans une relation de proximité. La société fait l’objet d’une OPA (offre publique d’achat) de CRH prévue pour 2020, avec une option pour 2018.

Troisième exemple : Argan, une foncière française spécialisée en développement et location de plateformes logistiques premium pour des entreprises de premier plan. Le plan 2016-2018 associe croissance des revenus, progression de l’ANR (actif net réévalué) et abaissement du ratio d’endettement. L’affaire est dynamique. Autres noms : IGE + XAO, Focus Home Interactive, Aurès Technologies, Fleury Michon, Heurtey Petrochem ou encore les allemands Basler et Berentzen-Gruppe.

Isabelle de Gavoty, responsable de la gestion small caps chez Axa IM, met également en relief les qualités des petites et moyennes valeurs.

« Depuis dix ans, fait-elle remarquer, les petites valeurs surperforment les grandes de 3 % ou 4 % en rythme annualisé : 160 % contre 125 %. Même constant sur des durées de vingt ou trente ans. La classe d’actifs surperforme six années sur sept. »

Les petites valeurs sont à la fois susceptibles d’amplifier la reprise de l’activité et plus adaptables que les autres à tout changement d’environnement, alors que les facteurs macroéconomiques ont une influence plus forte sur les grandes : à 80 %, contre 40 %. Les corrélations avec les facteurs spécifiques aux titres sont de 20 % pour les grandes valeurs et de 60 % pour les petites. De surcroît, les sociétés de taille moyenne ont, pour la plupart, réussi à aller capter de la croissance et à se développer à l’international.

« Les small caps, confirme la gérante, définissent souvent leur trajectoire de croissance par elles-mêmes, indépendamment du contexte macroéconomique. »

Un intérêt des institutionnels

Qui dit rentabilité supérieure des sociétés et moindre liquidité du marché des titres dit volatilité supérieure. Si cela se vérifie valeur par valeur, la gérante observe aussi que la classe d’actifs, elle, n’est pas plus volatile. Depuis une quinzaine d’années, le niveau de volatilité annualisée des small caps en Europe est en ligne avec à celui des grandes capitalisations. Il est même parfois inférieur. Malgré tout, si la volatilité et la liquidité, ainsi que le choix du « bon » gérant, constituent traditionnellement les principaux obstacles à l’investissement dans les small caps, 81 % des institutionnels sondés par Citywire en Europe en début d’année sont investis dans cette classe d’actifs. La majorité des responsables consultés alloue de 6 % à 10 % des portefeuilles aux petites valeurs.

Pour Isabelle de Gavoty, les micro-caps ont une capitalisation boursière inférieure à 400 millions d’euros, les small caps ont une capitalisation comprise entre 400 millions et 5 milliards d’euros, les mid caps ont une capitalisation comprise entre 5 milliards et 10 milliards d’euros et les large caps ont une capitalisation supérieure à 10 milliards d’euros. Comme il n’y a pas de définition standard, chacun a la sienne. L’échelle varie également en fonction des pays.

Attention ! Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Avant d’investir, consultez le Mémento de l’investisseur en Bourse.

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