Les fonds solidaires, une solution concrète porteuse de sens
S’ils ne sont pas des blockbusters, les fonds solidaires ont le mérite d’exister, et ce depuis une quarantaine d’années. Ils s’adressent à qui souhaite contribuer au financement de l’économie sociale.
Dans l’entretien qu’il a accordé l’an dernier au journal La Croix, le Prix Nobel Muhammad Yunus a notamment indiqué : « Si gagner de l’argent participe au bonheur, régler des problèmes sociaux ou environnementaux grâce à votre argent vous rendra encore plus heureux. »
Trois pistes s’offrent aux personnes qui veulent manifester leur altruisme via :
un établissement financier, à savoir banque (livret), compagnie ou mutuelle d’assurance (assurance-vie) ou société de gestion (fonds d’investissement).
une entreprise (PEE, PER collectif), le principal canal de diffusion.
Et une entité solidaire (investissement direct).
« L’épargne solidaire, est-il expliqué sur le site de l’Autorité des marchés financiers, investit dans des activités de lutte contre l’exclusion, de cohésion sociale ou de développement durable. »
Il convient de distinguer deux grands types de produits : le produit de partage, où au moins 25 % des revenus (intérêts et dividendes) sont versés à des associations, sous forme de dons, et le produit d’investissement, dans lequel au moins 10 % de l’épargne est investie dans des activités à fort impact social ou environnemental.
Avantage au LDDS
C’est en 1983 que naît Faim et Développement, fonds de partage créé sous l’égide du Crédit Coopératif. Géré par Ecofi, Faim et Développement - Solidarité permet, comme d’autres fonds comparables, d’apporter des ressources à des associations ou des entreprises lorsqu’il s’agit de construire des logements pour les plus défavorisés, d’aider à la réinsertion de personnes en difficulté, de faciliter l’accès à l’emploi, d’accompagner les personnes âgées, d’octroyer des
micro-crédits ou de protéger des espaces naturels.
Le Label Finansol, qui atteste du caractère solidaire d’un placement financier, a été attribué à près de 190 solutions d’investissement, dont plus d’une centaine d’organismes de placement collectif, comme Solidarité - Initiatis Santé (code Isin : FR0011363753), un fonds multi-actif qui s’adjuge 1 % en rythme annualisé sur cinq ans, Stratégie Patrimoine Solidaire (code Isin : FR0014004V76), investi en parts de fonds classiques et de fonds indiciels cotés, qui progresse d’à peine 1 % par an sur trois ans, ou Echiquier Impact et Solidaire (code Isin : FR0014005AX5), fonds éligible au PEA qui, depuis quelque temps, fait du surplace.
Selon le Baromètre de l’association FAIR, l’épargne solidaire représente environ 30 milliards d’euros, soit 0,5 % du total de l’épargne financière des Français. Pourquoi le volet solidaire n’est pas plus développé ?
Le site Internet de FAIR met en relief une réponse issue d’un sondage OpinionWay : « Près de 70 % des Français se déclarent mal informés sur ce type d’épargne. » Par ailleurs, les performances des placements solidaires sont peu attrayantes. Finalement, les 2,4 % du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), sans impôt sur le revenu ni prélèvements sociaux, paraissent relativement attrayants.
